Zéphir, Clément, Maurice, Paul, Edmond et Louis

En 2014-2015, nous continuons notre AP « Centenaire de la Première Guerre Mondiale en Sambre Avesnois » mais sous une autre forme. Nous avons toujours l’intention de parler des Poilus du secteur et surtout de la famille des élèves. Nous aimerions que nos élèves apprennent à faire des frises chronologiques et les commentent.

Mais il faut toujours remettre notre travail dans le contexte de Landrecies :

  • Zéphir Herpelinck, né le 15 avril 1890 à Berlaimont

Mémoire Des Hommes

  • Clément Manesse, né le 19 septembre 1883 à Landrecies
Mémoire des Hommes

  • Maurice Petit, né le 21 juin 1894 à Anor
Mémoire des Hommes

  • Paul Collé, né le 7 janvier 1892 au Pommereuil
Mémoire des Hommes

Erratum : Paul Collé est sergent le 13 mai 1915 et passe au 8e RI le 18 Mai 1915.

  • Edmond Meurant, né 23 février 1875 à Ecq
Mémoire des Hommes

  • Louis Bouvard, né le 7 juillet 1887 à La Groise

 Merci à Mémoire des Hommes, aux Archives départementales du Nord ainsi qu’à Gallica.

Le Fort de Leveau dans le siège de Maubeuge (25 août au 8 septembre 1914)

Parallèlement à nos recherches sur les soldats de Landrecies et de ses alentours, nous voulions montrer aux élèves un site près de chez nous qui symboliserait bien toute cette première partie de la guerre. Un collègue nous parle alors du Fort de Leveau à Feignies et de son association qui oeuvre pour la sauvegarde du site.

Contact est pris, j’irai avec quatre élèves en avant-garde pour visiter le fort et interviewer le Président de l’association et un de ses membres.

Histoire du Fort de Leveau ou Fort Leveau

Le Fort de Leveau, situé à Feignies dans le Nord, est un des forts qui entourent Maubeuge. Commencé en octobre 1882, il se termine en septembre 1884. Il fait partie des six forts (les Sarts, Boussois, Cerfontaine, le Bourdiau, Hautmont et Leveau) dont le rôle était de protéger Maubeuge contre toute invasion. Voir l’historique complet.

Carte des forts entourant Maubeuge tirée de « La Grande Guerre vécue, racontée, illustrée par les combattants » page 85
Fort Leveau en 1920 (Source Gallica)
Fort Leveau en 2015 (source personnelle)

Mais qui est Emile Fontaine, soldat du 4e RIT, qui vient de relater ses derniers instants dans le fort :

Le Tunnel des Emmurés.

Emile Fontaine fait partie des soldats disparus lors de la prise du Fort Leveau, dont neuf furent retrouvés dans le Tunnel des Emmurés par des bénévoles faisant des fouilles sur le site.

Pourquoi les territoriaux sont-ils en force sur les forts de Maubeuge ?

Les, 1er venant de Lille, 2ème venant de Valenciennes, 3ème venant de Cambrai ou du Quesnoy, 4ème venant d’Avesnes et le 3ème bataillon du 5ème venant d’Arras, Régiments d’infanterie territoriale furent affectés à la défense de la forteresse de Maubeuge. A la reddition de la ville dès le 7 septembre, tous les soldats encore vivants de ces régiments furent faits prisonniers et envoyés dans les camps allemands durant toute la guerre.

Pour en savoir plus sur le siège de Maubeuge :

Pierre MANARET dans La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants (Paris : Aristide Quillet, 1922, 2 tomes) nous explique cette offensive (T1, chapitre 9 : Maubeuge p.83-98)

Et les documents conservés dans Gallica ;

Nota Bene : Je tiens à remercier M. Camberlain et M. Michelot de l’association du Fort de Leveau.

La bataille de Landrecies, les 25 et 26 Août 1914

En 2013-2014, nous commençons notre Atelier Pédagogique avec les 2ndes mon collègue Syvain Bruyère, professeur d’histoire-géographie et moi-même, professeur documentaliste. L’intitulé ? « Centenaire de la Première Guerre Mondiale en Sambre Avesnois ». Nous travaillons en partenariat avec le collège Eugène Thomas du Quesnoy, porteur du projet labellisé par la Mission Centenaire.

Nous souhaitons que les élèves découvrent l’univers de la Première Guerre Mondiale et ses affres par la lorgnette : leur environnement immédiat. Quoi de mieux que de leur faire découvrir leurs ancêtres combattants pour les intéresser à cette partie de l’histoire !

Nous nous lançons. Les débuts sont hésitants comme tout projet qui démarre, mais nous avons la « chance » d’avoir une élève dont l’arrière grand-oncle a transformé une douille d’obus en coupe papier, lequel trônait sur la cheminée de ses grands parents et dont elle ne connaissait absolument pas la provenance. Son arrière grand-oncle est mort sur le front en 1915.

Deuxième partie de l’année, autre groupe d’élèves, nous avons maintenant une expérience sur le projet, nous nous fixons comme objectif de travailler sur la Bataille de Landrecies en y intégrant notre collègue d’anglais, Nathalie Noël, qui, elle, est en plein projet Erasmus.

Pour le coup, il convient d’abord de redéfinir le contexte de la guerre, les élèves travaillent leurs cartes et leurs frises chronologiques au moyen d’un diaporama animé :

Voilà, maintenant nous allons partager les élèves en deux groupes, ceux qui vont travailler sur la Bataille de Landrecies avec les faits historiques et ceux qui vont essayer de retrouver des témoignages d’habitants lors de cette bataille.

Avant de passer à la vidéo des élèves, quelques informations sur Landrecies, bourgade de garnison du Nord de la France. Elle a d’ailleurs été fortifiée par Vauban après 1659, date à laquelle la petite ville revient dans le bastion français. Malheureusement ses fortifications sont démantelées en 1894.

Landrecies avant le démantèlement des fortifications (archive personnelle)

Landrecies avant le démantèlement des fortifications (archive personnelle)

Landrecies avant le démantèlement des fortifications (archive personnelle)

Le bourg est depuis très longtemps un point stratégique : la Sambre la traverse. Il existe un pont avec des écluses sur le canal de la Sambre à l’Oise.


Landrecies en 1895, les écluses au fond (archive personnelle)

Les Allemands doivent passer par là pour fondre vers la région parisienne. Ce sont les Anglais du 2ème et 3ème bataillon de Coldstream Guards, le régiment des Grenadier Guards et celui d’Irish Guards qui prennent part à cette bataille contre le 3eme Corps de Von Klück.

Plan Schlieffen

La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants, Paris : Aristide Quillet, 1922, 2 tomes, page 99

En parallèle avec nos travaux d’AP, un groupe d’élèves travaillent en anglais sur le même objectif, voici ce qu’il en est ressorti avec en prime des accents multiples. Parfait exercice, non évident pour certains, mêlant oral et écrit.

Landrecies est prise par les Allemands et restera territoire envahi durant quatre ans jusqu’en novembre 1918.

Bibliographie :

  • Michaux, Francine et Logeard, Patrice : Landrecies de 1914 à 1918. Association historique de Landrecies, 2014.
  • Boucly, Jean-Louis. L’occupation Allemande de Landrecies du 27 août 1914 au 4 novembre 1918. 1998
  • Duvivier, Jules. Landrecies, son histoire – son rôle glorieux dans les destinées de la France. Editions de « L’Observateur, Avesnes-sur-Helpe, 1938

Alphonse et Madeleine, Henriette et Albert : que sont-ils devenus ?

Alphonse a été tué à Aix-Noulette le 25 mai 1915 lors de la 2e bataille de l’Artois, comme nous l’avons vu dans l’article précédent. Mais où est-il enterré ? Il n’est pas dans le cimetière de Notre-Dame de Lorette. A-t-il été rapatrié chez lui, à Paris ? Pas de Lussier Alphonse dans les registres. Le mystère reste entier. 

En cherchant dans les cimetières parisiens la tombe éventuelle d’Alphonse, je suis tombée sur celle de Madeleine Allard, son épouse, au cimetière de Pantin. Instant terrible, Madeleine est morte un an et demi après Alphonse, le 11 septembre 1916 à Paris au 12 rue Perdonnet 10e.

Registre Cimetière de Pantin 1916 (31/08/1916 au 20/09/1916, vue 21)

Mais qu’est-il arrivé à Madeleine ? De quoi est-elle morte ? L’acte de décès m’en dira peut-être un peu plus.

Acte de décès de Madeleine AD Paris 1916 vue 30

Mais non, aucun détail. Mon enquête sur Alphonse va-t-elle s’arrêter là ? Le couple est apparemment sans enfant. Je voudrais aller plus loin, une solution : rechercher des informations sur Henriette sa soeur.

Nous l’avons vu, Henriette est née à Landrecies le 9 septembre 1895.

Acte de naissance d’Henriette (AD 59 Landrecies 1889-1898 vue 159)

En regardant son acte de naissance, je trouve des informations sur son mariage avec Albert Constant Marie Lavanant à Enghien-les-Bains le 17 mars 1923. Ah, les affaires reprennent !

Mais, je ne trouve aucune trace d’Albert Lavanant à Enghien, l’idée me vient de rechercher dans les tables des registres matricules du Val-d’Oise qui me renvoient aux registres matricules des Yvelines et je trouve :

RM Albert Lavanant
http:// https://archives.yvelines.fr/ark:/36937/s0053d3de1e45c4b/53d3de1fd8163

Mais est-ce le bon Albert Lavanant. Allons voir à Lanvellec !

Acte de naissance d’Albert AD 22 Lanvellec (1901-1905 vue 9)
http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/EC/ecx/consult.aspx?image=092663674700647

Banco ! J’ai retrouvé mon couple.
En 1936, ils habitent 121 bis rue de Paris à Montlignon (95), selon la fiche matricule.

Montlignon Google Map

Ils ont certainement déménagé entre temps car Albert est décédé le 27 juin 1974 à Eaubonne à 3 kms. Albert et Henriette ont-ils eu des enfants ? Un appel est lancé sur twitter – bouteille à la mer – et je vais me lancer dans les appels téléphoniques des Lavanant du secteur d’Eaubonne en croisant les doigts.

A suivre.

Et la guerre arriva… le parcours d’Alphonse Lussier.

Classe 1912, bureau de recrutement d’Avesnes dans le Nord (Avesnes-sur-Helpe), n° matricule 1500…, dès le 9 octobre 1913, Alphonse est incorporé au 24e Régiment d’Infanterie, régiment dont les lieux de recrutement sont Paris, le fort d’Aubervilliers et Bernay en 1914, régiment qu’il ne quittera pas.

Fiche matricule Alphonse Lussier
Insigne du 24e RI en 1914-1918 (sources wikipedia)

Dans la transcription de son décès – Alphonse est caporal, et fait partie de la 1ère compagnie du 24e RI -.

Archives de Paris (28 mai au 12 juin vue 5) 31 mai 1916

Dans sa fiche Mémoire des Hommes, il est mort le 25 mai 1915 à Aix-Noulette dans le Pas-de-Calais.

Fiche Mémoire des Hommes

Comment comprendre les circonstances de sa mort ? les évènements concernant la 2e bataille d’Artois (9 mai – Juin 1915) et son déroulement, sont en annexe en fin d’article.

L’offensive du 9 mai prendra les Allemands par surprise mais ils réagiront très vite.

Le 24e RI n’est pas présent le 9 mai, il se trouve en Champagne. Mais dès le 15 mai, nous le retrouvons au côté du 28e RI en route pour Camblain-l’Abbé (62). Le 16 mai « à 11 heures, un ordre de la 43e Division prescrit que le 24e relèvera le 158e Régiment d’Infanterie. Cette relève aura lieu dans la nuit du 16 au 17. » JMO du 24e RI. Direction Route d’Arras entre Souchez et Aix-Noulette.

Dès le 15 mai, les ordres avaient été donnés concernant la position des 24e et 28e RI :

JMO 24e RI 15 mai 1915

Il n’existe pas de plans dans les JMO du 24e RI qui permettent de situer exactement les combats. Ces informations, je vais les tirer d’un site consacré à l’historique du 28e RI.


Une vue aérienne du secteur de Noulette mai 1915
Document : Jean Quintard

C’est alors une guerre d’usure, beaucoup de soldats tombent, jusqu’au jour fatal pour Alphonse, le 25 mai :

JMO 25 mai 1915 http://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/e005278ce95dfb5c/5278ce967adea

Voici l’endroit où Alphonse Lussier a vraisemblablement trouvé la mort.

Tranchée des Saules actuellement, on voit au fond le Bois Carré

« Le 25 mai, après une faible préparation, les vagues d’assaut débouchent sur un terrain battu par les feux des mitrailleuses et de mousqueterie. Le plus grand nombre des assaillants est fauché. Une faible partie des effectifs engagés gagne la tranchée adverse, où un combat corps à corps s’engage. Les survivants de la vague d’assaut organisent le terrain tant bien que mal. Mais l’ennemi contre-attaque avec fureur et quelques isolés seulement peuvent regagner la base de départ. Du 15 au 25, le 24e RI a subi des pertes excessivement lourdes : 30 officiers hors de combat, dont 10 tués ; 1 055 hommes hors de combat, dont 160 tués (sous-lieutenant Battiny, lieutenant Kempf, lieutenant Besse, capitaine Salles, capitaine Valence, sous-lieutenants Hennequin, Pèlerin, Appert, etc., tués). Relevé dès le 26 au matin, le régiment est transporté en automobiles aux environs de Fosseux et reconstitué par des éléments de la classe 1915, qui, pour la première fois, fait son apparition au front. » Wikipedia, 24e régiment d’infanterie (France)

Après le 9 mai, l’effet de surprise est passé et la situation s’enlise. Les pertes sont lourdes, mais il était bon pour le moral de la population de montrer des dêpèches officielles optimistes.

Gallica  Extraits du Petit Journal du 27 mai 1915

Le 28 mai, le 24e RI quitte le lieu des opérations pour Frévillers à 21kms de Souchez, sans Alphonse Lussier et nombreux de ses camarades.

Dans le chapitre 12 (Le Portique) , de son roman autobiographique « Le Feu » Henri Barbusse nous décrit Souchez et ses environs vu par les yeux de Poterloo un « pays ». Et voici d’après ces lignes ce qu’a dû voir Alphonse :

« On reprend la route qui, à partir de là, commence à descendre vers le fond où est Souchez. Cette route apparaît sous nos pas, dans les blancheurs du brouillard, comme une effrayante vallée de misère. L’amas des débris, des restes et des immondices s’accumule sur l’échine fracassée de son pavé et sur ses bords fangeux, devient inextricable. Les arbres jonchent le sol ou ont disparu, arrachés, leurs moignons déchiquetés. Les talus sont renversés ou bouleversés par les obus. Tout le long, de chaque côté de ce chemin où seules sont debout les croix des tombes, des tranchées vingt fois obstruées et recreusées, des trous, des passages sur des trous, des claies sur des fondrières.

À mesure qu’on avance, tout apparaît retourné, terrifiant, plein de pourriture, et sent le cataclysme. On marche sur un pavage d’éclats d’obus. À chaque pas, le pied en heurte ; on se prend comme à des pièges, et on trébuche dans la complication des armes rompues, des fragments d’ustensiles de cuisine, de bidons, de fourneaux, de machines à coudre, parmi les paquets de fils électriques, les équipements, allemands et français, déchirés dans leur écorce de boue sèche, les monceaux suspects de vêtements englués d’un mastic brun rouge. Et il faut veiller aux obus non éclatés qui, partout, sortent leur pointe ou présentent leurs culots ou leurs flancs, peints en rouge, en bleu, en bistre.

— Ça, c’est l’ancienne tranchée boche, qu’ils ont fini par lâcher…

Henri Barbusse, le Feu : Journal d’une escouade. Paris, Flammarion, 1916 (p. 157-181).

On voit ici les ruines d’Ablain et Souchez. Alphonse était-il parmi ces soldats qui défilent ?

Vidéos Musée de Souchez. Montage H. Urli :

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Musée de Souchez.
Ruines de la sucrerie de Souchez

Alphonse a son nom, comme beaucoup d’autres, sur l’anneau de Notre-dame-de-Lorette

Il n’est pas enterré dans le cimetière du site. On le retrouve sur le Monument aux Morts de Paris. Sa sépulture est-elle dans un cimetière parisien près du 10e arrondissement ?

Monument au Morts de la Grande Guerre Ville de Paris

Alphonse a sommeillé durant presque 104 ans. Je le ramène chez lui, ou du moins sur la terre de ses ancêtres, là où il est né, pas très loin d’ailleurs à 100 kms au Nord Est dans son Avesnois natal.

Sa tâche, maintenant, sera d’être le fil conducteur d’autres histoires : celles de ses camarades d’infortune.

Annexe :

Les évènements du 9 mai 1915
Henri Carré (lieutenant, 95e RI) dans La grande guerre vécue, racontée, illustrée par les Combattants (Paris : Aristide Quillet, 1922, 2 tomes) nous explique cette offensive (T1 p.205-214, source personnelle)

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D’autres sources sont intéressantes à consulter, je n’en site que quelques-unes : le site chtimiste  (onglet bataille : Offensive en Artois en mai-juin 1915), les archives du Pas-de-Calais ainsi que les Chemins de Mémoire .

Qui est Alphonse Lussier ?

Alphonse est né le 17 octobre 1892 à Landrecies, petite bourgade du Nord de la France, rue des 2 clés où son père, Jules, est coiffeur :

Né à Landrecies le 2 juin 1869, Jules épouse le 18 janvier 1892 au Quesnoy Eugénie Tarterot. Ils auront deux enfants nés à Landrecies , Alphonse né en 1892 et Henriette née en 1895.

On peut imaginer aisément que le jeune Alphonse reste peu de temps à Landrecies car on retrouve la famille à Pantin en 1905. Sa mère, Eugénie Tarterot, décède à 33 ans en 1905 au Quesnoy. Pourtant la famille habite alors 20, rue Pasteur à Pantin (93), pourquoi Eugénie est-elle revenue au Quesnoy dans sa maison paternelle ?

Jules, le père d’Alphonse, meurt le 15 août 1910 boulevard MacDonald dans le 19e arrondissement de Paris selon son acte de décès sans autres informations. Il réside près de là, 7 rue Rouvet dans le 19e.

Acte de décés de Jules Lussier AD Paris 19e (5-25 août vue 15)

Alphonse a 18 ans, sa soeur Henriette, 15 ans, lors du décès de leur père – le couple Jules/Eugénie a-t-il eu d’autres enfants ? – En attendant, les voilà orphelins. Que deviennent-ils ? Sont-ils de retour au Quesnoy ou à Landrecies dans les familles paternelles et maternelles ? Autant de questions. Toujours est-il qu’on retrouve Alphonse au Quesnoy en 1912, il y est domicilié lors de sa conscription à Avesnes. Et il y épouse le 9 janvier 1913, Madeleine Allard de quatre ans son aînée. Il est alors comptable. Tout leur sourit, ils habitent 12 rue Perdonnet à Paris quand la guerre s’annonce…

Alphonse le petit soldat de laine.

Pourquoi un tel blog ? Comment Alphonse Lussier de Landrecies devient-il Alphonse, le petit soldat de laine ?

Comment Alphonse est-il devenu la mascotte du CDI du Lycée Dupleix de Landrecies ?

Tout part de twitter, du projet #1J1P et de Valérie Quevaine (@ValerieQuev) qui offre le petit soldat de laine tricoté par les membres du projet @délitmaille au CDI Dupleix (@CDIDupleix).

Pour tout connaître sur le projet concernant les 780 petits soldats de laine allez voir cette vidéo qui le résume bien :

Mais, il faut aller le chercher au musée 14-18 à Souchez . Aïe, aïe, j’habite la région, mais Souchez et Notre-Dame de Lorette, ce n’est pas la porte à côté de l’Avesnois et comment faire revivre ce petit soldat au CDI ?

Eurêka, comme dit l’autre !

Depuis longtemps, je veux mettre en avant les travaux réalisés par les élèves. Nous travaillons, mon collègue d’histoire-géographie Sylvain Bruyère, ma collègue de lettres Nadège Vitrant et moi en AP et en Enseignement d’exploration sur le « Centenaire de la 1ère guerre mondiale en Sambre Avesnois » depuis cinq ans et nous continuons cette année dans le cadre d’un atelier défense. Tout est éparpillé sur youtube, sur l’ENT de la Cité scolaire, bref un peu partout.

Alors, un blog ? Oui, un blog !

Conditions : le petit soldat de laine sera né à Landrecies et, comme je vais le chercher à Souchez, sera mort là-bas.

Après des recherches sur Mémoire des hommes un seul soldat remplit ces conditions : Alphonse Lussier ! La mascotte Alphonse deviendra donc le fil conducteur du blog « Alphonse et ses camarades ».

Il s’agit maintenant de le mettre en scène. Si je veux le photographier sur place, je ne peux pas être toute seule à Souchez. Mon amie Karine, garde d’honneur de Lorette (et oui, rien de moins !) répond présente. Alphonse, petit soldat de laine, est né ; Alphonse Lussier, caporal du 24e RI, mort à Aix-Noulette le 25 mai 1915 lors de la bataille de l’Artois, va revivre au travers de ces articles !

Alphonse devant des vitrines du Musée de Souchez
Alphonse sur le panneau